En Australie, les 5 millions d’habitants de Melbourne reconfinés
2020-07-08 23:13:16
Le regain de l’épidémie dans la deuxième ville de l’île continent surprend, dans un pays qui avait réussi à la contenir en fermant ses frontières, en confinant et en réalisant des tests.
L’Australie, bonne élève dans la lutte contre le Covid-19, fait face à son premier revers de fortune. Mardi 7 juillet, l’Etat de Victoria a enregistré 191 nouveaux cas de coronavirus, le nombre le plus important depuis le début de la pandémie. « Un incendie sanitaire », selon l’expression du premier ministre de l’Etat, Daniel Andrews, qui, pour empêcher le feu de se propager à l’ensemble du territoire, a décidé, le jour même, de reconfiner, pour six semaines, Melbourne, la deuxième plus grande ville du pays avec ses cinq millions d’habitants.
Pour éviter d’en arriver là, son gouvernement avait pourtant déployé les grands moyens. Fin juin, dès que la courbe est repartie à la hausse, alors que, depuis deux mois, les autorités n’enregistraient que quelques cas de transmission communautaire par jour, il a lancé une campagne de tests massive dans les trois zones les plus touchées de la métropole. Sur le terrain, huit cents travailleurs médicaux, secondés par des soldats chargés de la logistique, ont fait du porte-à-porte pour prélever plusieurs dizaines de milliers d’échantillons.
Ne parvenant pas à enrayer la progression, l’exécutif a ensuite ordonné, mardi 30 juin, le reconfinement, pour un mois, de 37 quartiers du nord et de l’ouest de la ville, soit quelque 300 000 personnes. Enfin, franchissant une nouvelle étape, le 4 juillet, il a assigné à résidence et sans préavis les 3 000 habitants de neuf tours de logements sociaux où des foyers de contamination avaient été découverts. Les familles concernées, dont beaucoup de réfugiés originaires de la Corne de l’Afrique, l’ont appris en voyant arriver, au pied de leurs immeubles, des centaines de policiers. « C’est pour votre protection », ont martelé les autorités, qui ont entrepris de tester tous les habitants de ces bâtiments comparés à des « bateaux de croisière verticaux ». Un message qui a eu du mal à passer auprès des résidents stupéfaits de se retrouver « emprisonnés » et ce, sans même avoir eu le temps d’acheter des produits de première nécessité.