Privé de territoire, Daech conserve sa capacité de nuisance

  • 2019-01-30 20:08:44
L’organisation ne peut plus se targuer de contrôler un « proto-État ». Se redéployant en réseau clandestin, elle multiplie les attentats hors de son berceau. Un combattant des Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition de milices arabo-kurdes luttant contre Daech, marche au milieu des décombres du village de Baghouz, dans l’est syrien. Que reste-t-il de Daech ? Jusqu’au sommet des États-Unis, la question suscite des appréciations divergentes. L’organisation « contrôle encore des milliers de combattants en Irak et en Syrie », estime Dan Coats, le directeur du renseignement, dans un rapport remis mardi 29 janvier au Sénat. Celui-ci distingue le territoire de Daech et la menace qu’il représente : si le premier a été « éliminé », « à l’exception de quelques petits villages », il ne faut « pas sous-estimer » la seconde car le groupe « continuera à représenter une menace pour les États-Unis ». Donald Trump ne semble pas observer cette nuance. Le président américain considère que Daech est « vaincu » dans le nord-est de la Syrie en annonçant, mi-décembre dernier, le retrait de près de 2 000 soldats des forces spéciales de la région. « Daech a presque disparu », renchérit-il quelques jours plus tard dans un tweet. Anéantissement territorialOutre son réduit dans la province syrienne de Deir Ez-Zor, l’organisation ne contrôle, de fait, quasiment plus une seule zone au Levant. Un coup sévère pour elle, qui a tiré une partie de sa capacité de nuisance et de son attractivité de la conquête d’un territoire – à son apogée, à l’été 2014, son drapeau noir flottait sur un vaste espace de près de 100 000 km² à cheval sur l’Irak et la Syrie. Ses forces vives ne se sont pas taries pour autant. Dans son dernier rapport semestriel sur la menace constituée par Daech, daté d’août 2018, l’ONU relève que le recrutement de combattants étrangers a cessé, tout en évaluant à « plus de 20 000 » le nombre de « membres » répartis entre l’Irak et la Syrie. Ceux-ci n’évoluent plus dans un « proto-État » comme en 2014 et 2015, mais dans un « réseau clandestin », note l’ONU. AFP.

متعلقات