Présidentielle américaine : Joe Biden promet de sortir les Etats-Unis des « ténèbres » de l’ère Trump

  • 2020-08-21 17:29:04
M. Bannon est accusé d’avoir détourné des fonds levés pour construire le mur à la frontière avec le Mexique. Il avait quitté la Maison Blanche à l’été 2017, sept mois après l’avènement de la présidence Trump. La scène est digne des films policiers : Steve Bannon, l’ancien conseiller de Donald Trump, représentant de la droite radicale, se trouvait jeudi 20 août dans la matinée au large des côtes du Connecticut, dans le yacht de 45 mètres d’un de ses amis, un entrepreneur chinois en exil, quand ont abordé les garde-côtes, flanqués des équipes du procureur fédéral de Manhattan. L’ancien rédacteur en chef de Breitbart News, 66 ans, a été arrêté et transféré à New York, accusé d’avoir détourné à son profit un million de dollars aux dépens d’une association censée financer le mur cher à Donald Trump à la frontière mexicaine. Au même moment, la police interpellait trois associés de Steve Bannon, notamment Brian Kolfage, 37 ans, ancien de l’US Air Force ayant perdu deux jambes et un bras en Irak au début du siècle, conspirationniste d’extrême droite au compte Facebook suspendu, et Andrew Badolato, 56 ans, patron d’une société de capital-risque de Floride aux affaires troubles. Un coup de filet très politique, à moins de trois mois de l’élection présidentielle. Il a été mené par la procureure fédérale de Manhattan, Audrey Strauss, dont le prédécesseur a été limogé en juin par Donald Trump – ce qui avait provoqué une polémique. M. Bannon rejoint la cohorte des conseillers de M. Trump poursuivi pour crimes fédéraux : Paul Manafort, son ancien directeur de campagne, condamné pour affairisme avec la Russie et l’Ukraine ; Michael Flynn, ex-conseiller pour la sécurité nationale, coupable d’avoir menti sur les interférences russes dans la campagne de 2016 ; Michael Cohen, avocat personnel de M. Trump connu pour acheter le silence des femmes ayant eu des relations avec le futur président. M. Trump s’est immédiatement distancié de M. Bannon, qui avait quitté la Maison Blanche à l’été 2017, sept mois après l’avènement de la présidence Trump, en raison des propos intempestifs et fuites qu’il orchestrait. Son départ avait coïncidé avec les émeutes de Charlottesville, lorsqu’un militant d’extrême droite tua une contre-manifestante. M. Trump, qui n’a aucune implication dans le projet, a assuré jeudi ne pas avoir eu de contact avec M. Bannon « depuis très longtemps ». Les faits reprochés à M. Bannon et ses associés sont d’une simplicité confondante. A l’origine de l’affaire, la collecte de fonds organisée par M. Kolfage, via GoFundMe, pour aider l’Etat fédéral à construire le mur à la frontière mexicaine en décembre 2018. A l’époque, M. Trump ne parvient pas à faire financer sa promesse électorale et M. Kolfage compte sur les militants républicains. Avec succès, puisqu’il lève 17 millions de dollars en moins d’une semaine. GoFundMe s’inquiète qu’aucune association récipiendaire des fonds ne soit constituée et menace de rendre les fonds aux donateurs. C’est là qu’intervient Steve Bannon, sollicité par M. Kolfage, qui prend les affaires en main et change l’objet du projet : il ne s’agit plus de financer le gouvernement fédéral, mais de financer de manière privée le mur sur des parcelles privées.  

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