Plusieurs compagnies aériennes européennes ont déclaré qu'elles ne survoleraient pas la Biélorussie, quelques jours après l'arrestation d'un journaliste dissident sur un vol détourné vers Minsk. Air France est le dernier grand transporteur à interdire les survols. L'Ukraine et la Pologne voisines arrêtent tous les vols à destination et en provenance de la Biélorussie. Les pays occidentaux accusent la Biélorussie d'avoir détourné dimanche l'avion de Ryanair transportant le journaliste Roman Protasevich. Le vol Grèce-Lituanie a été réacheminé sur une supposée alerte à la bombe. Les autorités biélorusses ont publié lundi une vidéo de M. Protasevich qui semble avoir été enregistrée sous la contrainte. Il fait face à des accusations liées à son reportage sur les élections contestées d'août dernier et à la répression consécutive des manifestations de masse de l'opposition, et a déclaré qu'il craignait la peine de mort après avoir été inscrit sur une liste de terrorisme. La Biélorussie est le seul pays européen qui exécute encore des prisonniers. Lors d'une réunion à Bruxelles lundi, les dirigeants des 27 États membres de l'Union européenne ont appelé à l'interdiction des survols et ont promis de nouvelles sanctions économiques. Mardi, le ministère biélorusse des transports a publié une transcription d'une conversation qui aurait eu lieu entre un contrôleur de la circulation aérienne à Minsk et un pilote sur le vol Ryanair de dimanche. Selon la transcription, qui n'a pas été vérifiée de manière indépendante, la Biélorussie a suggéré à plusieurs reprises que l'avion atterrisse à Minsk sur "notre recommandation". Cela semblait contredire les déclarations antérieures des autorités biélorusses selon lesquelles la décision d'atterrir avait été prise de manière indépendante par le pilote.