Pékin autorise un troisième enfant, les Chinois accueillent la nouvelle sans enthousiasme

  • 2021-06-01 16:48:54
La décision prise par le gouvernement pour tenter de freiner le déclin démographique du pays, quarante ans après la politique de l’enfant unique, ne convainc pas. Les ménages mettent en avant le coût de l’éducation et le prix prohibitif du logement. L’annonce, lundi 31 mai, que le pouvoir chinois allait autoriser les couples à avoir un troisième enfant n’a pas provoqué de réel enthousiasme dans le pays, bien au contraire. Un sondage réalisé sur Internet par l’agence officielle Chine nouvelle le jour même est sans appel : si 1 600 personnes se sont déclarées intéressées, 28 000 ont répondu ne pas l’être du tout. Le sondage a donc été rapidement retiré des réseaux sociaux. Prise par le bureau politique « présidé par Xi Jinping », précisent les médias chinois, la décision du gouvernement est pourtant considérable. En janvier 2014, Zhang Yimou, l’un des cinéastes les plus célèbres, avait dû s’acquitter d’une amende d’environ 1 million d’euros pour avoir eu trois enfants, deux de plus que ce que la loi permettait à l’époque. En 1980, le pouvoir chinois avait en effet interdit aux couples chinois d’avoir plus d’un enfant. Les ménages ruraux avaient été par la suite autorisés à avoir un second enfant si le premier était une fille, mais la mesure s’est accompagnée d’un très sévère contrôle des familles par le tout-puissant Planning familial. On ne compte plus le nombre de femmes obligées d’avorter même au septième mois de grossesse ou de fonctionnaires licenciés pour avoir eu deux enfants. Cette politique qui aurait, selon les autorités, évité 400 millions de naissances, a perduré jusqu’à ce que le gouvernement autorise les ménages, en octobre 2015, à avoir un deuxième enfant.

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