Manipulations de l’information : l’exécutif veut un service pour traquer les ingérences étrangères dès la rentrée

  • 2021-06-07 04:37:26
Les Etats-Unis, l’Australie, le Royaume-Uni, la Suède et l’Allemagne disposent déjà de services consacrés à l’identification de ce type phénomènes. C’était un projet en gestation depuis longtemps, et qui n’était jusqu’à présent qu’une simple task force baptisée « Honfleur ». Au détour d’une audition par la commission de la défense de l’Assemblée nationale, Stéphane Bouillon, à la tête du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), a confirmé, mercredi 2 juin, qu’il avait l’intention de mettre sur pied, dès la rentrée de septembre, un véritable service à compétence nationale chargé de traquer les ingérences étrangères dans le domaine de l’information. Ce futur service qui lui sera directement rattaché, devrait, à terme, compter une soixantaine de personnes. « Il ne s’agira pas pour nous de dire quelles informations sont exactes ou inexactes », a tenu à préciser M. Bouillon, conscient de la sensibilité du sujet, alors qu’approche la campagne pour l’élection présidentielle de 2022. « Il ne s’agit pas de faire du renseignement », a-t-il aussi ajouté, « mais d’identifier ce qui est en train de devenir pandémique sur le plan informationnel », et si cela émane d’« un pays étranger ou d’une organisation étrangère, qui visent ainsi à déstabiliser l’Etat sur le plan politique », a-t-il précisé. Le travail de ce futur service devrait surtout être effectué en sources ouvertes, à partir de données techniques. D’où son rattachement au SGDSN, dont dépend administrativement l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Ansii) qui traite, elle, des menaces cyber. Son but : permettre « aux hommes politiques, aux diplomates, à la justice et la presse de constater que sur 400 000 tweets de reprise de telle ou telle information, 200 000 viennent d’une ferme à “bots” [des comptes automatisés] dans une région hors de notre pays, ou que tel débat provient d’une ferme à “trolls” », a donné pour exemple M. Bouillon.

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