La détermination et la peur des Hongkongais soumis à la nouvelle loi sur la sécurité de la Chine

  • 2020-07-02 20:44:08
Les militants veulent poursuivre le combat à Hongkong contre le régime, tout en supprimant les traces de leur engagement. Il a fait le « grand ménage ». Le jeune homme a supprimé toute trace de sa participation au mouvement contre la mainmise chinoise qui, depuis un an, secoue Hongkong. Non seulement sur son téléphone – passant en revue ses contacts, archives photos, recherches en ligne – mais même chez lui. « J’ai jeté des sacs de vêtements que j’ai portés pendant les manifestations et même des chaussures de sport très chères car c’était une série limitée et on pourrait me retrouver si on cherchait bien », confie-t-il. L’heure est à la plus grande prudence, après l’imposition, mardi 30 juin par Pékin, d’une loi de sécurité, aussi vaste que floue, visant à museler toute forme de contestation. Le texte établit des crimes de « sédition », de « subversion » et autres formules utilisées de longue date, en Chine continentale, pour réprimer les opposants au régime. Ils sont passibles de la prison à perpétuité et, dans des cas non définis, d’un transfert à la justice chinoise. Les agences de sécurité chinoises pourront étendre considérablement leur surveillance, et superviseront la police locale. L’annonce du projet de loi, fin mai à Pékin, avait provoqué, dans les heures qui suivirent, un pic de recherches et de commandes de VPN, ces logiciels qui cryptent l’activité d’un internaute. Alors que la population hongkongaise est l’une des plus connectées du monde, les communications en ligne sont une seconde nature. Beaucoup d’utilisateurs ont changé leur identifiant, enlèvent leur carte SIM en fonction de leurs déplacements, multiplient les mots de passe et évitent d’utiliser des connexions publiques. Le trafic sur les groupes de discussion militants de l’application de messagerie Telegram a considérablement ralenti. « Il y a beaucoup moins de partages qu’avant. Soit les gens sont partis sur d’autres fils, soit ils ne parlent plus », constate Eudi, 23 ans.

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